vendredi 19 août 2011

Merkel et Sarkozy : pour rien et pour le pire.

Cette nouvelle m'avait échappé. Paris et Berlin promet de couper les aides européennes à tout pays qui ne redresserait pas leur économies.

D'abord quelles sont ces aides ?
C'est dans la lettre adressé au président du conseil européen Herman Van Rompuy et rendu publique par l'élysée (PDF) que Paris et Berlin donne cet avertissement :


 Mais à quoi servent ces aides au juste ?

Voyons ce que disent les textes :
Le Fonds de cohésion aide les États membres dont le revenu national brut (RNB) par habitant est inférieur à 90% de la moyenne communautaire à réduire leur retard économique et social ainsi qu’à stabiliser leur économie.
Ok cela semble très clair. L'aide sert au pays en retard économiquement intégrant l'union européenne à rattraper ce retard. En gros , vous en bas , on vous tend le bras pour vous hisser à notre niveau. C'est un peu condescendant mais c'est le principe de l'Union qui fait la Force.

Et là vous me dites  ?




Premières irritations :


Si ces aides sont mal utilisé, c'est une raison suffisante pour les supprimer .. oui certes. Mais ni Paris ni Berlin n'a à se comporter ou à se percevoir comme des donneurs de leçons. Ce n'est pas comme cela que l'on traite des partenaires. Pas avec cette condescendance. D'autant que cette règle du respect de l'économie fait partie des conditions d'attributions de ces fonds et peuvent être révisés (voir article 33) et ce depuis au moins 2006 si ce n'est 1987, année de création des Fonds. Bref ce que disent Angela et Nicolas n'annoncent rien de nouveau.  Juste qu'ils savent parler pour ne rien dire. En ce qui concerne Nicolas Sarkozy ce n'est pas nouveau, Angela Merkel, je ne sais pas. Elle donne pas confiance dans la tempête ça c'est sûr.

Deuxième raison de mon fort agacement ( c'est un euphémisme ).

Rappelons que ces aides sont en priorité pour favoriser l'emploi et les zones en difficultés:

Afin d'optimiser l'efficacité du soutien du FSE, les programmes opérationnels prennent, le cas échéant,particulièrement en considération les régions et les localités connaissant les problèmes les plus graves, telles que les zones urbaines défavorisées et les régions ultrapériphériques, les zones rurales et les zones tributaires de la pêche qui sont en déclin et
celles particulièrement atteintes par les délocalisations d'entreprises.


Ces aides sont attribués à tout les pays et à la France en particulier, Outre le fait qu'à chaque fois que notre président donne des leçons de bonnes conduites aux autres, il tombe dans le piège du Parti Socialiste qui ne manque pas de lui rappeler son incurie financière. Il se prépare également et simplement à retirer le sol sur lequel des solutions de reclassement et de lutte contre le chômage ont mis des années à se construire. Ces associations, ces régions, ces états qui préparait l'avenir à coups de fonds sociaux et de solutions innovantes se retrouveraient sans financements.

C'est une vision trés néo-libérale de l'économie. Pas celle de Nicolas Sarkozy donc. Loin d'un gaullisme social ou d'une droite réformatrice. Non, ce genre d'inspiration ne peut venir que de l'Allemagne et en particulier d'Angela Merkel qui souhaite montrer à son électorat qu'elle transmet bien le message de la rigueur allemande :  "on a rien sans rien". 

C'est le genre de mesure politicienne qui ne font qu'enfoncer l'Europe vers une voie sans retour de la désunion. Que les fondateurs doivent être triste de voir ce qu'on fait de leur Europe, alors même que le spectre de la haine montre sa terrible et tragique ombre.

Dernier bout de colère morale :
On voit dans les textes, le souffle qui porte l'Union Européenne : La coopération, l'inter-régionalisation, la cohésion, la solidarité. Mais que dit le nouveau d'enfer que l'on croit à la tête de l'Europe ? Messieurs les pays en difficulté , si vous n'y arrivez pas , on vous abandonne... Vous pouvez crever la gueule ouverte...
Et sans trop se tromper le premier de ces messages s'adresse à l'Espagne qui est éligible au fond de cohésion à titre transitoire. Les autres pays éligibles sont : la Bulgarie, la Roumanie, Chypre, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie. Ils seront donc prévenu.

Voilà pourquoi la Bourse a bien compris que la zone euro est mal gouvernée. Qu'elle n'a pas de vision ni d'âme, et que rien ne semble annoncer une amélioration. Oh Bonne mère !

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